Les armes : témoignage sur les gaz lacrymogènes (CS)

Gaz à bout portant

Témoignage reçu par un anonyme, le 23 septembre :

Salut !

Je me suis laissé dire qu’une odeur d’amande d’odeur amère était un sujet d’inquiétude… je n’ai pas de laborantin pour fournir une analyse mais quelques renseignements :

En fait je pense qu’il s’agit en effet de benzaldéhyde, qui provient de la décomposition du gaz CS (le gaz lacrymogène le plus couramment employé pas les brigades anti émeutes) sous l’action de la chaleur. Je ne suis pas à 100% sûr, mais je crois bien que cette odeur prouve qu’il y ait également dégagement de cyanure.

Le « gaz CS » porte mal son nom, car en fait il s’agit d’un composé solide. Pour le diffuser il faut donc soit en faire une solution (liquide), un aérosol (particule en suspension dans l’air) ou une fumée (mélangé à un composé pyrotechnique).
La réaction chimique qui produit la fumée génère aussi de la chaleur, ce qui décompose sans doute une partie du gaz CS en composés dangereux. Le gaz CS peut aussi provoquer des nausées.

Il faut bien comprendre qu’il s’agit de fines particules dans l’air, et pas un gaz, on peut donc s’en protéger plus facilement que s’il s’agissait vraiment d’un gaz !
Il faut donc se protéger : les yeux (lunettes de piscine), couvrir un maximum la peau avec du tissu, et surtout les voies respiratoires, idéalement avec un masque à gaz, mais sinon un tissu devant la bouche ET le nez. Si possible, un tissu humide et dense, c’est plus difficile pour respirer mais ça laissera passez moins de saloperies.

En cas d’exposition, évacuer la zone toxique pour respirer de l’air frais, et laver la peau et les muqueuses exposées avec de l’eau fraîche, et savon. Les vêtements exposés sont aussi à laver.
Surtout ne pas utiliser d’eau de javel, cela génère des composés encore plus toxiques que le gaz CS seul.

Parfois le gaz CS est mélangé avec des substances comme le silicone ou d’autres merdouilles, il s’appelle alors CS1 ou CS2. Cela le rend insoluble dans l’eau, et du coup il reste actif beaucoup plus longtemps (jusqu’à plusieurs semaines)

Quand c’est possible récupérez les munitions utilisées et prenez les en photo, avec les références visibles, la date, etc.

A la revoyure.
Bon courage.

 

2

1

Des grenades ramassés :

Les grenades que j’ai ramassées sont :GR 56 FUM lac CM6 02 SAE-11 et GR56 FUM LAC MP7 13 PB-07 et une autre Plmp 7C 02PB 05 et GR FL LANCR MA Fum Lac CM 02- SAE-04 une dernière : MP7C 5PB0504PB-02. Je ne suis pas chimiste

– france-lanord (2 octobre 2014)

Voir aussi :
Liens utiles | Les armements policiers (PDF) et le Guide des armements anti-émeute de la police

Avant tout : les dates phares

  • Janvier

23 janvier : La Metairie est  saccagée par une 20aine de pro-barrage cagoulés  et armés (6 voitures)

25 janvier : Début de la construction du campement de “La Bouillonnante“

  • Février

27 février : Expulsion illégale de la Bouille par le PSIG. Destruction de la cabane et de la réserve de bois qui servait à se chauffer.

28 février : Rassemblement devant le CG81 pour le procès du 3 mars.

  • Mars

3 mars : Procès suite à la procédure d’expulsion du camp de la Bouillonante.

18 mars : Lettre ouverte à Thierry CARCENAC.

21 mars : 4 camions de policiers et 1 de CRS encerclent la Metairie. Début des routes bloquées…

31 mars : Fin du 1er arrêté préfectoral  autorisant le déboisement

  • Avril

6 avril : Victoire ! Le début des travaux ne commencera pas avant septembre

8 avril : Il y a 1an, la Commission nationale de la protection de la nature émettait 2 avis négatifs sur le projet.

14 avril : Rendu du tribunal : expulsion imminente de la zone.

18 avril : Victoire ! Saisi de la cour d’appel de Toulouse sur l’expulsion de la Bouille, le CG81 condamné aux dépens.

26 avril : Week end “Printemps de Sivens“.

  • Mai

12 mai : Lettre ouverte au Président de la Chambre d’Agriculture du Tarn, J-C. HUC.

16 mai : Expulsion massive et destruction de lieux de vie. Au total : 42 voitures de gendarmerie, 20 fourgons de CRS, un hélicoptère (qui leur coûtera quand même 10.000€ le vol…), 2 pelleteuses, 5 camions-bennes, 1 huissier, du personnel du PS du conseil général et de la Préfecture, la presse en règle avec leur papier. Au total, bien 350 personnes pour expulser 50 personnes.

  • Juin

26 juin : Rassemblement (qui sera reporté suite au report de l’audience) en soutien à Guillaume, à Albi, inculpé pour “violence sur agent“ et “refus de prélèvement ADN“ lors de l’expulsion et la destruction de la Bouillonnante le 27 février.

  • Juillet

15 juillet (et +) : après une petite trève estivale pour certains, appel à la ré-occupation dès juillet, pour préparer août et septembre.

  • Août

12 août : 8 arbres abattus, 3 cabanes tombées (« par mesure de sécurité pour les promeneurs « ), un camp détruit,  la route de la Maison de la Forêt de Sivens bloquée par un tas de terre/gravier et une zadiste au poste parce qu’elle n’avait pas ses papiers sur elle dans les bois (promeneurs : attention à vous!).

15 août : Nouveaux arrêtés qui interdisent l’accès à la D132, tous les accès routiers bloqués.

25 août : Déploiement massif de forces de l’ordre (50 gendarmes au moins + quelques PSIG et RG). Echauffourées. 2 personnes  interpelées. Destruction de cabanes installées depuis le 15 août. Une zone de quelques 100aines de m² est terrassée par le Conseil Général. Elle est destinée à servir de point de parking et de retournement pour les engins de chantier à venir.

26 août : La gendarmerie donne l’assaut à une barricade, distribue tirs de flashball et grenades assourdissantes. L’hélicoptère est de sortie (toujours à 10.000€ le vol). S’ensuit un jeu de chat et de souris dans les bois. Une seconde barricade est débordée. En fin de journée, la discussion avec la gendarmerie permet d’obtenir leur retrait contre le démontage d’obstacles sur la D132 qui traverse la ZAD.

27 août : Journée d’affrontements. Flashball,  lacrymos et grenades assourdissantes. 3 interpellations suivies de gardes à vue. 1 zadiste tabassée (alors qu’elle n’avait rien dans les mains) avant d’être embarquée. Au minimum une bonne cinquantaine de gendarmes mobiles.

28 août : Sur la zone : un chapiteau est monté sur le terrain de la Bouillonnante. Début de la grêve de la faim par plusieurs du Collectif Testet.

29 août : Le Conseil Général du Tarn annonce. Arrêté du Département : l’interdiction totale et à quiconque (vélistes compris) de fréquenter la forêt ainsi que sa Maison (voir capture d’écran). Cette violence institutionnelle est maintenant visible à tous les riverains, tous celles et ceux qui avaient l’habitude de fréquenter la Maison de la forêt.

31 août : Fin des préparatifs pour l’arrivée des machines le 1er septembre. L’hélicoptère reste 5min à 10m au-dessus de nous, alors assis en pleine AG ; provocation? (toujours à 10.000€ le vol)

  • Septembre

1er septembre : Début du déboisement . Echauffourées violentes entre gendarmes et  opposantEs ;  La CACG passe de la tronçonneuse à la broyeuse.

4 septembre : Arrêté qui interdit tout attroupement sur le site.

8 septembre : Des opposantEs s’enterrent sur le chemin des machines et sont piétinés et gazés par les gendarmes.

9 septembre : Le GIGN tente de déloger des grimpeurs perchés aux arbres.

12 septembre : Elan de solidarité des forces de l’ordre qui soutiennent maintenant les opposants même la nuit…

26 septembre : Chantier gelé cette semaine. Il est probable qu’il reprenne lundi prochain (le 6 octobre)  (le décapage, c’est à dire la préparation de la tranchée destinée à la digue, est prévu le 6/10 dans le planning initial des travaux).

29 septembre : (Début des) Visites des gendarmes à la Maison des Druides, affaires incendiées. 13 blessés recensés, nombreuses plaintes en cours de constitution. Lacrymos, matraquage des « enfermés volontaires » de Gazad (une caravane et un camping car), des gendarmes brûlent aussi un tas d’affaires à Gazad. Des voitures endommagées par les Gms. 2 bouteilles de gaz explosées par les forces de gendarmerie.

  • Octobre

3 octobre : De nouveau gazage, flashball (inutiles) et affaires incendiées à la Maison des Druides.

5 octobre : Albi : les enseignants demandent au ministre de la culture le départ des gendarmes mobiles (une 50aine) actuellement hébergés en pension complète au lycée agricole d’Albi-Fonlabour.

7 octobre : Gazage. Un gendarme balance une granade explosive dans une caravane alors occupée par quelques personnes : une personne est grièvement blessée à la main principalement (brûlure au troisième degré à la main et éclats de grenade ailleurs sur le corps). Elle a été transférée à l’hôpital Purpan et opérée dans la nuit.
A la maison des Druides : les gendarmes équipés « anti-émeute » arrivent en courant, frappent, tabassent, insultent, menacent, humilient, volent, cassent ce qu’ils peuvent, brûlent le reste et jettent des grenades lacrymogènes dans la maison. Beaucoup de matériel collectif de la ZAD et des affaires personnelles de 5 personnes ont été brûlées : cartes d’identités, cartes bancaires, téléphones, livres, duvets, matelas, sacs à dos, outils, …

8 octobre : Expulsion de gazad. Un huissier avait ordre d’expulsion pour une parcelle mais toutes ont été expulsées (avec les véhicules embarqués) et ce en présence du préfet. A la maison des Druides : 6ème passage en une semaine des GMs avec casse, gazage et vol d’affaires personnelles.

13 octobre : 3 passages des gendarmes à la  Maison des Druides aujourd’hui, avec un huissier la première fois venu appuyer une grossière fabrication de « preuve accablante contre la barbarie zadiste » par les gendarmes.

15 octobre : 10 GMs ont trouvé et saccagé une cache où était entreposé de la nourriture. Contrôle d’identité puis repartis. Témoignage d’une fouille (totalement illégale) de coffre de voiture en sortant de la ZAD.

16 octobre : Aujourd’hui, 14ème feu (illégal) des affaires personnelles à la Maison des Druides par les gendarmes mobiles.

17 octobre : Le juge condamne les habitants de la maison des Druides à payer 1500 euros chacun, plus les dépends.

21 octobre : GMs nerveux, une personne touchée au flashball au torse, des gaz CS jetés en direction des zadistes (témoignages : ils visent en premier lieu entre la tête et la ceinture, plus que dans les jambes)

25 octobre : Week end “Enracinons la résistance“. Spectacle pyrotechnique habituel des GMs, postés à l’extrémité ouest du site (côté D999), venus protéger une génératrice oubliée la veille complètement calcinée… (alors pourquoi venir?)

26 octobre : Au petit matin, on apprend la mort d’un opposant, tué par une grenade dans la nuit (Rémi Fraisse).

27 octobre : Violents affrontements dans les rues d’Albi, entre CRS, opposantEs et casseurEs

28 octobre : Des individus (provoc mais calmes) armés de fusils ont été vus près du chantier :  des gens de la fédération de la chasse. Pourquoi venir fusil à la main, si ce n’est pour discuter?

Début de lutte : le ton est donné.

La magnifique vallée du Tescou est menacée par un projet de barrage. En bordure de la forêt de Sivens à 10 Km de Gaillac (Tarn), c’est 35 hectares de zone humide, forêt et bouilles qui doivent être noyées pour satisfaire les besoins de l’économie capitaliste : un gros chantier pour une grosse entreprise (la CACG) et de l’eau à profusion pour favoriser l’agriculture intensive. 18 hectares classés « zone humide » sont concernés, ainsi que de la forêt. Parmi les nombreux animaux sauvages qui y vivent, on compte une centaine d’espèces « protégées » dont cinq menacées.

Le projet est financé intégralement par des fonds publics (dans les 10 millions d’euros) et doit servir uniquement des intérêts privés. Il a été mené en contournant les lois trop contraignantes et en jouant sur les chiffres pour fausser les dossiers. Les alternatives proposées ont été occultées par les politiques qui ont scrupuleusement suivi les consignes de leurs amis affairistes en leur apportant une caution démocratique.

Depuis le mois de novembre, nous avons déjà bloqué plusieurs tentatives de « déplacements d’espèces » et les opérations d’une équipe de géomètres. Le projet est peu connu par la population locale qui n’a presque pas été informée, mais le potentiel de soutien est grand. Un gros travail de communication reste à faire. (…)

Fevrier 2014 ; le ton est donné. La lutte se voit d’être grande. Et pourtant, dès les premiers mois de l’occupation, pour la sauvegarde de cette dernière zone humide, les coups de latte, injustifiés, annoncaient un long combat contre opposants des opposants et forces de l’ordre…

Depuis le début, quasiment aucune violence n’est constatée par la gendarmerie et c’est sans utiliser la force que nous sommes en train de gagner.
Rien ne permet néanmoins d’affirmer que l’adversaire ne finira par avoir recours à la violence policière, mieux vaut donc y être préparé.e.s.

– Mercredi 19 Mars

Les médias ont-ils déjà donné une telle image des pouilleux zadistes malodorant ? On en est bien loin… Mais l’espoir ne perd pas. Ce qui n’est pas dit des médias, utilisé par les dominants pour contrer ces belles initiatives populaires, c’est ce qui se passe réellement sur cette zone, occupée par un nombre fleurissant de zadistes…